Décembre 2005 - 15 rue Bisson : foyer de travailleurs migrants Bisson - Résidence AFTAM
C’était la première fois que j’étais dans un foyer et allais rencontrer ses résidents, pour la plupart immigrés des pays de l’Afrique de l’Est : Mali, Mauritanie, Sénégal…
Mes collègues et moi étions là pour présenter notre projet sur les ateliers sociolinguistiques et informatiques et cela pour répondre à la demande des résidents, formulée par le comité des résidents qui nous avait sollicité d-entreprendre cette activité.
A l’entrée du bâtiment, il y avait des stands de commerçants (que je peux appeler marchands de couleurs, car ils vendaient tout : des sodas, des bonbons et gâteaux, des cigarettes qu’ils allumaient pour les clients avec des briquets accrochés au stand, des œufs durs, du lait, du yaourt, des fruits frais et secs etc).
L’accueil des 3 représentants du comité des résidents était chaleureux. Nous entrâmes dans une grande salle au rez-de-chaussée consacrée aux réunions, dont la porte était à côté du stand d’un des commerçants qui nous a salués (d’une manière qui, d’abord, m’a parue bizarre mais à laquelle je me suis habituée plus tard- je peux même dire qu’au bout de quelques mois je le trouvais sympathique). Il y avait 8 tables installées les une contre les autres, au centre de la pièce afin de créer une grande table autour de laquelle on avait mis des chaises. Dans les coins, il y avait d’autres chaises disponibles. Au bout de vingt minutes, elles étaient toutes occupées.
Peut-être ce n’est pas la peine que je vous raconte tout ce qui a été dit pendant cette séance de présentation qui à durée 2 heures et même un peu plus. Je peux juste avouer qu’en sortant du foyer je me sentais fraiche et prête pour commencer mon travail, le plus tôt possible, avec ces interlocuteurs sympathiques et intéressés par l’apprentissage. Le soir même, j’avais leurs regards pleins de gentillesse et désir devant moi et j’avais déjà commencé à préparer mes supports de cours qui ne débuteraient que dans dix jours. Je me sentais pressée, plus pressée qu’eux.
Décembre 2005- 26 bis rue l’Argonne : foyer de travailleurs migrants l’Argonne
Au foyer l’Argonne, nous avons rencontré le comité des résidents et nos prochains élèves, deux semaines plus tard : rencontre chaleureuse similaire qui nous a emmenés à commencer nos ateliers, début janvier.
Janvier 2006
A partir du début janvier 2006, j’ai donc commencé les ateliers sociolinguistiques, 2 fois par semaines dans chacun des foyers Bisson et l’Argonne. Quoique j’avais l’expérience de donner des cours de français mais maintenant mon public était différent : des adultes immigrés qui, pour la plupart n’avaient jamais été scolarisés, qui avaient beaucoup de contraintes et problèmes par rapport à leur situation de vie et de travail en France, qui avaient laissé une grande famille derrière eux au pays et pour mainte raisons n’avaient pas assez de temps à consacrer à l’apprentissage même si, ils étaient intéressés et ressentaient vraiment le besoin.
Juin 2010, les foyers et …Moi !
Voilà donc déjà cinq ans et demi passées depuis mes débuts dans les foyers ! Les années se poursuivent rapidement ! Devant le miroir, je constate que j’ai de plus en plus de cheveux blancs que je cache grâce aux teintures ! Mais… Mais maintenant nous avons des ateliers sociolinguistiques dans les 4 foyers : Bisson (75020), l’Argonne (75019), Romainville (75019) et Riquet (75019) et des ateliers d’initiation à l’informatique dans 3 de ces foyers. Dans l’ensemble une centaine de personnes suivent les cours dans les ateliers d’initiation à l’informatique et sociolinguistiques (en 2 niveaux).